Mon parcours, ma passion.

Je m’appelle Katia ; pour mes élèves, je suis Madame Monteiro.
Je suis née en Belgique dans une famille franco-portugaise modeste, où les moyens étaient limités mais où les valeurs de persévérance et de travail étaient immenses. Mes parents, cherchant la meilleure opportunité possible pour moi, m’ont inscrite dans l’école néerlandophone la plus proche de notre domicile, faute de place dans une école francophone et faute de ressources financières pour envisager d’autres options.

Au départ, ce choix semblait compliqué : mes parents souhaitaient ensuite me transférer dans une école francophone afin de pouvoir mieux m’accompagner dans mes devoirs. Pourtant, ni les enseignants ni moi-même ne voulions de ce changement. Alors j’ai continué. Une année, puis deux, puis trois… jusqu’à terminer tout le cycle maternel, puis l’enseignement primaire, en néerlandais.

Arrivée aux études secondaires, un nouvel obstacle s’est dressé : on refusait mon inscription parce que mes parents n’étaient pas néerlandophones. Ma mère, déterminée, a pris rendez-vous avec le directeur, armée de tous mes bulletins scolaires. Finalement, on m’a acceptée, mais sous condition : j’avais un an pour prouver que j’avais ma place, sinon je devais quitter l’établissement. Ce défi, je l’ai relevé. J’y suis restée six ans et j’y ai obtenu mon diplôme en bureautique et gestion d’entreprise, à Molenbeek.

Mais je ne voulais pas m’arrêter là. Animée par l’envie d’enrichir mon parcours et de diversifier mes compétences, j’ai présenté l’examen de langue à l’ULB, que j’ai réussi avec succès. J’ai ensuite décroché mon diplôme en traduction et interprétation, avec une spécialisation en néerlandais et espagnol.
Ce parcours m’a permis d’apprendre le néerlandais en profondeur : sa grammaire, sa culture, sa littérature, mais aussi son histoire. J’ai étudié l’ancien néerlandais, son évolution et la manière dont cette langue s’est façonnée au fil des siècles.

Aujourd’hui, je transmets avec passion ce que j’ai appris. Je donne cours de néerlandais dans une école secondaire à Bruxelles comme en privé. Chaque jour, je reçois l’affection de mes élèves, leur reconnaissance et leur confiance. Pour moi, il n’existe pas de métier plus gratifiant.
Si je regarde en arrière, je comprends que ce chemin, parfois difficile, était en réalité une chance. Le choix de mes parents, que je leur ai longtemps vu comme une contrainte, est devenu le socle de ma vocation. Et c’est avec fierté et gratitude que j’exerce aujourd’hui ce que je considère comme l’un des plus beaux métiers du monde : enseigner.